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Kératocône

Le kératocône est une déformation de la  cornée.

La cornée est normalement régulière et assez « ronde » ce qui permet de voir nettement. Dans le kératocône, la cornée se déforme et perd sa régularité et sa symétrie. Une partie devient plus bombée ce qui dans les cas extrêmes peut ressembler à un cône visible à l’œil nu.

On parle d’astigmatisme irrégulier.

Symptômes 

Topographie d’un kératocone de l’oeil gauche

Le kératocône se manifeste par une baisse progressive de la vision plutôt en vision de loin nécessitant de changements importants de correction optique, associée à la vision d’image en queue de comètes autour des lumières. En effet la déformation de la cornée induit un astigmatisme, déformant les images de manière irrégulière.

C’est cette irrégularité de forme qui rend le kératocône si difficile à corriger avec des verres de lunettes, qui sont faits pour des cornées régulières.


Origine 

Schéma d’une corné normale (gauche) et de la déformation du kératocone (droite)

Même si l’origine de la maladie est encore débattue, l’hypothèse la plus récente et de plus en plus acceptée est celle d’une origine essentiellement mécanique.

En effet, il semblerait que les frottements oculaires répétés soient largement en cause dans la genèse de la maladie.

Il existe certainement une prédisposition, rendant des personnes plus vulnérables aux frottements oculaires que d’autres, mais probablement qu’en l’absence de frottement ou d’autre agression mécanique répétée, le kératocône ne pourait pas se développer.


Dans notre pratique quotidienne, après une enquête attentive, un facteur mécanique est toujours retrouvé chez les patients présentant un kératocône. Le plus souvent, ils s’agit de frottements oculaires, parfois il peut s’agir d’une position d’endormissement  impliquant une pression importante sur le globe oculaire pendant la nuit (sur le ventre ou sur le côté, avec le poing sous l’oreiller par exemple).
Nous observons également que l’œil le plus frotté est toujours le plus atteint.
Certains facteurs peuvent augmenter le besoin de se frotter les yeux, notamment les allergies printanières, la pollution, le travail sur écran prolongé, ou la fatigue.


Évolution 

D’après notre expérience, lorsque les patients prennent conscience de leurs habitudes de frottement oculaire et les suppriment, la maladie cesse totalement d’évoluer.

En revanche, si ces traumatismes mécaniques continuent, la maladie continue le plus souvent sa progression.

La maladie n’est malheureusement pas réversible, et lorsque la cornée est déformée, elle ne peut pas spontanément reprendre sa forme normale.

A un stade très avancé la cornée est très déformée et la vision devient très floue et impossible à améliorer avec des lunettes.


Prise en charge 

La prise en charge se divise en deux volets : 

1 - Arrêter la progression de la maladie

2 - Améliorer la vision  


Arrêter la progression de la maladie 

L’arrêt total et définitif des frottements oculaires est le point central du traitement. Il en va de même pour les autres traumatismes oculaires répétés. 

Médicaments 

A ce jour, aucun médicament ne permet de ralentir la progression de la maladie. Néanmoins, un traitement anti allergique associé à des collyres lubrifiants (larmes artificielles) permet de diminuer les sensation d’irritation et en conséquence l’envie de se frotter les yeux. 

Cross-linking

Le cross-linking de la cornée a été développé pour arrêter la progression de la maladie. Cependant, à ce jour, les études scientifiques ne permettent pas de conclure à une efficacité de la procédure. 

De plus, s’agissant d’une chirurgie, des risques d’infection ou de mauvaise cicatrisation existent pouvant dégrader encore la qualité de vision. 

Améliorer la vison 

Lunettes

Afin d’améliorer la qualité de vision, il existe plusieurs solutions adaptées en fonction de la sévérité de la maladie. 

La première et la plus simple consiste à réaliser une paire de lunettes. Cependant, très rapidement dans l’avancement de la maladie, les lunettes ne permettent plus d’obtenir une correction visuelle optimale. 

Lentilles rigidies

Lorsque les lunettes ne suffisent plus, le port de lentilles rigides ou hybrides permet souvent d’obtenir la meilleure qualité de vision mais est malheureusement assez souvent mal supporté.

Anneaux intra-cornéens

Lorsque les lentilles ne sont pas supportées et que les lunettes ne sont plus suffisantes, on peut proposer la mise en place d’anneaux dans la cornée afin de régulariser sa forme.

Cette procédure peut invasive et réversible permet d’améliorer de nombreux cas de sévérité minime à modérée. Cependant au delà d’un certain stade, l’effet de la chirurgie est négligeable. A un stade avancé, la chirurgie est même contre indiquée.

Greffe de cornée

Lorsque aucune des techniques précédentes ne suffit ou n’est possible, la dernière option est celle de la greffe de cornée.

En savoir plus sur la greffe de cornée 

 

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Références

  • McMonnies, C. W. Mechanisms of rubbing-related corneal trauma in keratoconus. Cornea. 2009 Jul;28(6):607-15

  • McMonnies, C. W.  Eye rubbing type and prevalence including contact lens ‘removal‐relief’ rubbing. Clin Exp Optom. 2016

  • Sykakis  E, et al. Corneal collagen cross‐linking for treating keratoconus. Cochrane Database of Systematic Reviews 2015, Issue 3.

  • Rico-Del-Viejo L, et al. Nonsurgical Procedures for Keratoconus Management. J Ophthalmol. 2017;